La durée de vie moyenne d’un lave-linge est d’environ dix ans. Cependant, avec un entretien approprié voire des réparations, il est possible de prolonger leur utilisation de trois à cinq ans supplémentaires. Voici quelques conseils et astuces pour y parvenir, vous permettant ainsi de réaliser des économies substantielles !

En approchant les fêtes de Noël, Lucile et Romain rencontrent un problème majeur : leur lave-vaisselle est en panne. À chaque cycle de lavage, la cuisine se retrouve inondée. Malgré leurs efforts pour trouver des solutions grâce à des tutoriels sur Internet, rien ne semble fonctionner. Après treize années de service, l’appareil semble avoir définitivement rendu l’âme. « Nous avons découvert chez Envie, un réseau associatif solidaire, un lave-vaisselle d’occasion d’une marque renommée, réparé et assorti d’une garantie d’un an. Il est vendu aux alentours de 500 euros, et nous prévoyons de le récupérer sans tarder », expliquent les jeunes Nantais qui se voient contraints de laver leur vaisselle à la main depuis cinq jours. Ils n’ont ni les moyens ni l’envie d’acheter un modèle neuf équivalent. « Nous aurions pu trouver un modèle premier prix moins cher en grande surface, mais l’achat d’occasion nous procure une certaine satisfaction écologique », ajoute Lucile. « Choisir cette grande marque signifie surtout opter pour un bon rapport qualité-prix sur le long terme. » Ce comportement nouveau, plus réfléchi, semble être partagé depuis quelques années par de nombreux citoyens, motivés par la baisse du pouvoir d’achat, la tendance à la consommation intelligente et une prise de conscience environnementale. « Il est essentiel d’explorer toutes les options possibles pour prolonger la durée de vie de nos appareils, en les entretenant correctement, en les réparant ou en les achetant d’occasion », souligne Laëtitia Vasseur, cofondatrice et déléguée générale de l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP). Tout le monde peut le faire, et cela permet de réaliser d’importantes économies ! En effet, selon l’association, en adoptant ces bonnes pratiques et en prolongeant la durée de vie de nos appareils électroménagers de trois ans supplémentaires, nous pourrions économiser près de 2 000 euros et réduire nos émissions de CO2 de 500 kilos.

Cependant, de nombreuses habitudes et idées préconçues sont profondément enracinées chez la plupart des consommateurs et difficiles à changer. Selon l’Ademe, l’agence de la transition écologique, les dépenses des Français pour l’entretien et la réparation de leurs appareils électroménagers ont diminué de 70 % entre 1990 et 2019, alors même qu’ils possèdent désormais plus de neuf appareils par foyer. Contrairement à une croyance largement répandue, la plupart des pannes ne sont pas causées par une obsolescence programmée orchestrée par les fabricants – interdite depuis 2015 – mais plutôt par une « obsolescence culturelle » bien plus redoutable. Cette dernière se manifeste par le renouvellement des produits plus fréquent que nécessaire et par une méconnaissance des gestes essentiels permettant de prolonger leur durée de vie (nettoyage, révisions, etc.). Ainsi, de 50 à 70 % des appareils retournés aux services après-vente (SAV) en raison de pannes ou de demandes d’assistance ne nécessitent en réalité aucune pièce de rechange pour fonctionner à nouveau, mais souffrent simplement d’un défaut d’entretien. Puisque nous avons les moyens de préserver nos biens, il est temps de s’y atteler !

1. Se fier aux étiquettes pour vérifier la qualité du produit

Se laisser séduire par un design attrayant et de jolies couleurs, succomber aux attraits d’une marque réputée ou d’un prix abordable… Toutes ces raisons peuvent justifier l’achat d’un produit neuf. Cependant, en plus des arguments liés au prix ou aux stratégies marketing, les consommateurs disposent aujourd’hui d’outils plus objectifs et factuels pour les aider à faire un choix éclairé lors de l’achat d’un appareil. Selon Camille Beurdeley, déléguée générale du Groupement des marques d’appareils pour la maison (Gifam) : « En plus de ces arguments, les consommateurs disposent désormais d’autres outils plus objectifs et factuels pour les aider à bien choisir leur appareil ».

Tout d’abord, tous les produits vendus en France doivent porter le marquage CE, qui atteste de leur conformité aux normes de sécurité et d’hygiène européennes. Ensuite, depuis vingt-cinq ans, l’étiquette énergie indique la consommation annuelle en eau ou en électricité ainsi que le niveau sonore de l’appareil. Depuis 2015, les fabricants sont également tenus de préciser la durée de disponibilité des pièces détachées. Début 2021, les premiers indices de réparabilité ont été introduits, avec des notes allant jusqu’à 10 pour les lave-linge à hublot, et en novembre 2022, ce sont les aspirateurs et les lave-linge à ouverture par le haut qui ont rejoint ce mouvement. Laëtitia Vasseur de l’association Halte à l’obsolescence programmée (Hop) conseille cependant de « rester vigilant et d’éviter les modèles dont la note est inférieure à 8 ». Enfin, en 2024, un nouvel indice de durabilité permettra d’évaluer la fiabilité de la durée de vie de l’appareil, en plus de sa réparabilité.

2. S’interroger sur le prix et l’usage des équipements

En plus des indices et des étiquettes visibles sur les appareils dans les magasins, il existe d’autres critères plus subjectifs qui sont souvent méconnus du grand public. Laurent Falconieri, directeur général de La Compagnie du SAV, souligne l’importance de ne pas négliger certaines questions essentielles concernant sa vie personnelle et l’utilisation future des appareils. Il s’agit de déterminer si l’on souhaite investir dans un modèle ultra-sophistiqué offrant de nombreux services, mais qui est également plus « fragile » en raison de sa technologie électronique. Il faut également prendre en compte la fréquence d’utilisation de l’appareil (limitée, optimale ou intensive), le nombre d’utilisateurs et la dureté de l’eau dans le foyer, qui peut varier selon les villes et les régions. Chacune de ces données a un impact sur la durée de vie de l’appareil.

Se laisser séduire uniquement par un prix bas pour un modèle d’entrée de gamme expose à long terme à des pièces non démontables ou non disponibles, à des documentations techniques difficiles à comprendre ou à trouver, et donc à des réparations plus compliquées, plus coûteuses, voire impossibles, ce qui peut conduire à remplacer l’appareil dans cinq ou six ans. Ce n’est donc pas toujours le choix le plus judicieux ni le plus rentable. De plus, l’achat de contrefaçons à des prix très attractifs sur Internet ou via des réseaux douteux peut présenter des dangers pour les utilisateurs. Des composants électroniques de mauvaise qualité ou un thermostat défectueux peuvent entraîner des risques de décharge électrique, de gaz ou de fumée, voire des départs de feu dans une cave ou une cuisine, le plus souvent pendant les heures creuses et en pleine nuit. Selon l’Observatoire national de la sécurité électrique, 61 % des 50 000 incendies domestiques dus à des dysfonctionnements électriques seraient directement liés à des équipements électriques (luminaires, multiprises) et électroménagers mal utilisés, mal entretenus ou non conformes.

Cependant, lorsqu’il est choisi avec soin, de bonne qualité et correctement entretenu, un appareil électroménager est sûr et offre une durée de vie moyenne d’au moins dix ans. Camille Beurdeley du Gifam commente : « Cela est honorable pour des appareils électroniques de plus en plus sophistiqués, utilisés quotidiennement et constamment en contact avec de l’eau ou de l’électricité ». Bien sûr, nos parents ou grands-parents se souviennent avec nostalgie de leurs lave-linge qui duraient plus de vingt ans, mais ils ne proposaient ni les mêmes fonctionnalités (programmation, autonettoyage, sécurité enfant, etc.) ni la même efficacité énergétique.

3. Lire la notice dans son intégralité

De nos jours, afin de prolonger autant que possible la durée de vie de nos appareils, il est essentiel de prendre le temps de lire attentivement l’intégralité du manuel d’utilisation. Cependant, seulement 46 % des Français y consentent, selon l’Ademe. « Pourtant, c’est impératif, notamment pour une installation correcte de l’appareil », souligne Thomas Bourgeois, directeur marketing chez Miele. Certains appareils tels que les lave-linge, les lave-vaisselle, les centrales vapeur ou même les cafetières les plus sophistiquées nécessitent des réglages précis, comme la configuration de la dureté de l’eau. Il est également important de les brancher correctement (sans utiliser de multiprise, en les reliant à la terre, en utilisant des prises conformes dans les pièces d’eau ou pour le raccordement au réseau de gaz, etc.) et de les connecter de manière adéquate au système d’évacuation des eaux usées. « L’installation doit être absolument conforme et en accord avec les instructions du manuel », insiste Laurent Falconieri. Des problèmes électroniques ou des obstructions des tuyaux peuvent survenir en cas de mauvaise connexion. Par exemple, les principales pannes des réfrigérateurs sont souvent causées par l’absence de grilles de ventilation adéquates ou par un espace insuffisant entre l’appareil et le mur, ce qui entraîne une surchauffe.

4. Assurer un entretien régulier de son matériel

Il est essentiel de prendre soin de nos appareils électroménagers, souligne Camille Beurdeley du Gifam, car ils nous rendent service au quotidien et facilitent notre vie. Tout comme nous prenons soin de nos voitures, nous devons chouchouter nos aspirateurs, lave-linge, robots de cuisine, etc., en les nettoyant, en les dépoussiérant et en effectuant de petites révisions et réparations courantes. Ces gestes simples et logiques ne prennent que quelques minutes par jour ou par mois, mais ils augmentent la durée de vie des produits, leur efficacité optimale, réduisent la consommation d’énergie et améliorent l’hygiène dans notre foyer (linge, aliments, vaisselle, etc.). Une fois de plus, les conseils nécessaires sont généralement fournis dans le manuel d’utilisation. Il est important de noter que certains modèles ont leurs propres spécificités, il est donc recommandé de relire le manuel à chaque nouvel appareil.

Le Gifam recommande également de débrancher les appareils avant tout nettoyage. Il est conseillé de ne pas coller les aliments le long des parois du réfrigérateur, de ne pas le surcharger, de dépoussiérer annuellement le condensateur (la grille arrière) et de changer régulièrement le filtre moteur de l’aspirateur. Il est recommandé de dégraisser et de détartrer le lave-linge une à deux fois par an en lançant des cycles à haute température, de maintenir la propreté du compartiment à lessive une fois par mois et de nettoyer régulièrement le joint du tambour et le filtre de la pompe de vidange. « Oui, il est nécessaire de nettoyer nos appareils », assure Laurent Falconieri. Les produits de base tels que le vinaigre blanc ou le savon de Marseille sont souvent les moins chers et les plus adaptés. Il n’est pas nécessaire de succomber aux sirènes de la publicité. Je déconseille notamment l’utilisation de lessives et de détergents dits « deux ou trois en un », qui ne font qu’encrasser davantage les appareils. Cependant, la technologie fait désormais des merveilles et de nombreux appareils domestiques sont équipés de témoins lumineux, d’alertes sonores, voire de notifications sur les smartphones (pour les appareils connectés), qui nous rappellent de prendre des mesures et nous indiquent qu’il est temps de nettoyer un filtre, de changer un sac, de dégivrer le congélateur ou de procéder à un détartrage pour la cafetière.

5. Faire jouer les garanties si nécessaire

Si, malgré tous les efforts déployés, un appareil vient à tomber en panne, il n’y a pas lieu de paniquer. En effet, pour tout achat, la garantie légale a une durée de deux ans, et c’est la responsabilité du distributeur qui a vendu l’appareil d’assurer le service après-vente. Pour ce qui est des produits achetés d’occasion auprès de réseaux de distribution et d’associations (et non de particuliers), ils bénéficient quant à eux d’une garantie d’un an. Pendant cette période de garantie légale, l’acheteur n’a pas besoin de prouver le défaut de l’appareil. De plus, en cas de réparation, la garantie légale sera prolongée de six mois, et en cas de remplacement, elle sera réinitialisée pour une période de deux ans.

6. Apprendre à réparer soi-même ses appareils

Chaque année, pas moins de vingt-huit millions d’appareils électroménagers tombent en panne, mais seulement 18 % d’entre eux sont réparés. Cependant, une tendance émerge où de plus en plus de consommateurs, y compris ceux qui ne sont pas particulièrement bricoleurs, sont encouragés par les nombreux tutoriels disponibles gratuitement en ligne. Ils essaient désormais de résoudre eux-mêmes les problèmes avant d’envisager le remplacement d’un appareil hors garantie. Et cette approche fonctionne ! Selon l’Ademe, chaque année, 45 % des Français qui préfèrent éviter d’acheter du neuf parviennent ainsi à effectuer leurs propres réparations. Pour ceux qui sont moins expérimentés, il existe également des réseaux d’entraide tels que les ateliers de réparation collaboratifs ou les « repair cafés », où des bénévoles bricoleurs et techniciens assistent les particuliers. Pour répondre à cette nouvelle pratique, la vente en ligne de pièces détachées se développe également, avec des sites tels que SOS Accessoire et Spareka.

7. Profiter du nouveau bonus réparation

Une autre option, surtout lorsque la panne est complexe, est de faire appel à des techniciens professionnels indépendants ou directement aux services après-vente des distributeurs ou des marques. Bien que cela soit plus coûteux que de faire des réparations soi-même, une enquête menée par le réseau Murfy, spécialisé dans la réparation à domicile, révèle que le dépannage coûterait jusqu’à 66 % moins cher que le remplacement par un produit neuf : en moyenne 141 euros contre 368 euros. Pourtant, seulement 36 % des Français choisissent cette option. « L’idée reçue selon laquelle la réparation coûte plus cher que l’achat neuf et prend beaucoup plus de temps reste le principal obstacle », souligne Mathilde Versmée, responsable de l’observatoire du fonds réparation au sein de l’association de consommateurs CLCV. La mise en place du nouveau « fonds réparation » le 15 décembre 2022, financé par les éco-organismes et l’écoparticipation, devrait lutter contre ces préjugés.

Tous les consommateurs bénéficient désormais d’aides à la réparation dans 31 catégories de produits électriques et électroniques, couvrant en moyenne 20 % du coût de l’intervention d’un technicien professionnel labellisé. Les montants des aides varient en fonction de la nature du produit : 10 euros pour une bouilloire, un sèche-cheveux, un rasoir ou un fer à repasser, 15 euros pour un aspirateur, 20 euros pour les fours ou les hottes, 25 euros pour un réfrigérateur ou un lave-vaisselle, et jusqu’à 45 euros pour les ordinateurs. « Il faudra néanmoins en trouver, car certaines régions françaises sont de véritables déserts de la réparation », déplore Laurent Falconieri. Environ 5 000 techniciens devront être formés et recrutés d’ici cinq ans pour répondre à la demande. Les acteurs majeurs du secteur tels que Darty, Boulanger, La Compagnie du SAV, Murfy et MesDépanneurs se livrent une concurrence féroce pour obtenir la labellisation et sont engagés dans une course au recrutement. Au-delà de cette guerre commerciale, relever ce défi au niveau national en vaut la peine. Grâce à la réparation, plus de 23 millions de tonnes de déchets électroménagers pourraient être évitées chaque année. L’objectif du gouvernement est d’atteindre un taux de réparation des appareils de 60 % en France d’ici 2026… Ce qui permettra également de réparer – du moins partiellement – l’environnement !

Voici les points clés à retenir :

L’entretien et la réparation sont essentiels pour assurer la durabilité des appareils électroménagers. Prolonger la durée de vie de ses appareils de trois ans permettrait d’économiser près de 2000 euros et de réduire les émissions de CO2 de 500 kilogrammes.
En moyenne, un lave-linge fonctionne pendant dix ans, un lave-vaisselle pendant onze ans, un réfrigérateur pendant douze ans et un four pendant treize ans (selon le baromètre 2019 du Gifam).
Plus de la moitié des pannes sont causées par des problèmes d’installation, d’utilisation ou d’entretien (données de l’Ademe et de l’Adepem).

L’indice de réparabilité : une note de 0 à 10

Cet indice évalue la facilité de réparation de l’appareil et est défini selon plusieurs critères :

Disponibilité de la documentation (notices, schémas, instructions, etc.).
Facilité de démontage et outils nécessaires.
Disponibilité et prix des pièces détachées.
Critères spécifiques à chaque type de produit.

À vous de jouer maintenant !